DIEU ET LA SOUFFRANCE

« Parler de Dieu aujourd'hui dans le langage des premiers siècles, 
    c'est se condamner à n'être pas compris 
    et c'est faire courir à Dieu le péril d'apparaître comme 
    un mythe relégué au musée des antiquités » (Maurice Zundel). 
  
    PENSER LA BLESSURE, PANSER LES 
    BLESSURES
    ( Extrait de Conférence à 
    l'A.G. du mouvement "Jonas-Vosges", en 2010, 
    par Pierre FETZER )
    Pierre Fetzer le Webmaster 
    de ce site et éditeur d'un recueil "LA CLEF DES SONGES"
     
    « Approfondissement » autour du grand « LIVRE DE 
    JOB », éclairé par le « RENOUVEAU » apporté 
    par le Message Evangélique, dans notre environnement actuel de cataclysmes, 
    d’épreuves, de ruptures, de conflits, d’exclusions, de 
    violences, d’injustices…Autant de blessures qui touchent notre 
    monde.
    Les Blessures de la vie, les souffrances humaines sont de réelles questions 
    pour l’Eglise et pour la Société. Une pensée sur 
    la blessure ne peut être élaborée qu’avec une grande 
    prudence et un infini respect de l’être blessé. L’Eglise 
    ne peut trancher au couperet unique de la Loi et doit faire preuve d’humanité 
    envers ses fidèles selon une évolution voulue par Jésus 
    lui-même quand il promet de leur envoyer l’Esprit pour améliorer 
    leur manque de compréhension.
    La THEOLOGIE PRATIQUE est tout particulièrement appelée à 
    assumer la tension entre discours théorique et expérience concrète 
    (Contemplation-Action). 
    Comment parler vraiment de la souffrance lorsqu’on n’est pas concerné 
    dans sa chair et son environnement immédiat. La Souffrance peut être 
    insupportable, acceptée, surmontée, selon le degré de 
    spiritualité intérieure qui procure force et résistance 
    à cette souffrance, quand la douleur excessive ne détruit pas 
    l’être. 
    « La souffrance des êtres humains vient de leur manière 
    de percevoir la vie et les événements venus de l’extérieur. 
    On peut souffrir ou ne pas souffrir face à un évènement 
    en fonction de notre degré de conscience et de notre interprétation 
    de la réalité. Certains humains naissent endormis et ne s’éveillent 
    jamais. Dommage ! ».
    Anthony de Mello,Jésuite d'origine indienne (1931-1987).
 LA SOUFFRANCE ( Piste de recherche)
    Autour du « LIVRE DE JOB »
    Et à la lumière du « Message Evangélique ». 
    
    I - La Prospérité et la Souffrance de JOB.
II - La Foi de JOB – Abandon au Dieu 
    d’Amour. 
    ( Ancien Testament)
    III - Les souffrances actuelles :
    ( Colloque de Strasbourg – 11et12/4/2010).
    * Panser les plaies du corps. 
    * Penser les plaies de l’âme.
    IV - Questionnements sur le tremblement de terre de « HAÏTI » 
    en 2010
    V - Révélation de Dieu et dialogue « HUMAIN » par 
    son Fils JESUS.
    Le Dieu d’Amour, présent en nous par l’Esprit qui nous 
    dynamise.
    La Révélation Intérieure après la Résurrection 
    du divin parmi nous. 
    ( Nouveau Testament ).
    
***
 
    I -PROSPERITE ET SOUFFRANCE DE JOB
    A la lecture du « Livre de Job », nous découvrons 
    ce qui peut arriver de pire à un être pourtant intègre, 
    droit, craignant Dieu, éloigné du mal, connaissant la prospérité, 
    la réussite de ses entreprises, une famille comblée et la maîtrise 
    complète de tout ce qu’il possède ! Une réussite 
    matérielle, signe de bénédiction divine dans l’Ancien 
    Testament.
    Pourquoi la souffrance, la ruine de ses biens, la colère des siens 
    et même la sienne? Où est Dieu dans tout cela ? Comment le retrouver 
    ? Comment survivre à la déchéance humaine ?
    Un peu d’histoire : On nous présente le « Livre de Job 
    » comme un des premiers écrits bibliques qui pourrait être 
    contemporain de Moïse lui-même qui en serait l’inspirateur 
    ?
    Job aurait vécu avant Moïse et assez longtemps après son 
    épreuve pour laisser bonne mémoire de l’histoire authentique 
    et bien réelle de Job, de sa famille et de ses amis. Cette réalité 
    historique nous est confirmée par le prophète Ezechiel ( 14 
    : 14,20 ) et l’apôtre Jacques ( 5 :11 ). Job était un « 
    Gentil », ( n’appartenant pas au Peuple Elu !), vivant au pays 
    de Hus, aux frontières d’Edam, voisin d’Israël . Ces 
    deux peuples n’entretenaient pas de bons rapports entre eux. Il est 
    donc étonnant que cette histoire ait été admise dans 
    les récits bibliques du Peuple de Dieu ( Ancien Testament). C’est 
    un peu le même paradoxe qui nous frappe quand Jésus nous parle 
    du Bon Samaritain et de la Samaritaine, issus aussi d’un peuple voisin 
    d’Israël et en relations aussi conflictuelles !
    C’est pour mieux provoquer le réveil des hébreux et le 
    nôtre que ces modèles bibliques auraient été choisis 
    en dehors du Peuple de Dieu, trop bien installé dans sa certitude de 
    peuple choisi par Dieu pour participer à sa puissance et sa gloire 
    ! Nous avons parfois besoin de ces rappels divins, hors de nos églises, 
    pour nous tirer de notre somnolence, de nos certitudes doctrinales et des 
    traditions respectées à la lettre, sans évolution possible 
    . 
Qui oserait croire que Dieu 
    n’ait eu aucune pensée pour un « Gentil » et tous 
    les peuples de la terre entière ?
    Job était venu s’établir aux frontières d’Edam, 
    en milieu pauvre et défavorisé … D’origines inconnues 
    et sans ressources particulières, Job avait une nombreuse famille ( 
    sept fils et trois filles). Il avait fait prospérer ses biens, ses 
    troupeaux de brebis, de chameaux, de bœufs et d’ânesses. 
    Il était reconnu pour être l’homme le plus riche et le 
    plus respecté de tous les fils de l’Orient ( Job I :1,3 ). La 
    prospérité était là !!! Job est devenu riche. 
    Tout lui appartient. Un destin de richesses qui génère souvent 
    la tentation d’oublier Dieu. Dieu permet alors à l’esprit 
    du mal de mettre Job à l’épreuve dans la souffrance et 
    les larmes. ( Job 2 : 1,8) 
    Voici qu’il perd tout ce qu’il possède et que tous se détournent 
    de lui. Dans ce récit, une question sans réponse : Dieu laisse 
    Job, son fidèle serviteur, entre les mains de l’esprit du mal 
    à qui il interdit d’attenter à sa vie ? Pourquoi Jésus 
    a-t-il, lui aussi, subi les assauts de l’esprit du mal lorsqu’il 
    s’était retiré au désert ?
    « Il est écrit dans le Livre d’Isaïe que les pensées 
    de Dieu ne sont pas nos pensées… »
    On peut toutefois noter que le Dieu de l’Ancien Testament est à 
    l’image d’un Patriarche Suprême, Paternel et Tout-Puissant. 
    La révélation d’une nouvelle image du Père, Dieu 
    d’Amour et de Paix, en la personne de Jésus-Christ, est tout 
    autre, inattendue, mal comprise de ses contemporains qui attendaient un Messie 
    libérateur, chassant les ennemis du Peuple de Dieu ! Certaines communautés 
    religieuses sont encore en guerre !
    II - LA FOI DE JOB - Abandon au Dieu Créateur. ( Ancien Testament)
    Job est un homme solide et l’on peut lire sa force de caractère 
    tout au long des 40 chapitres qui nous racontent la Souffrance de Job !!! 
    Celui-ci nous décrit bien son ressenti face aux malédictions 
    qui s’abattent sur lui. Malédictions ??? C’est le terme 
    que sa famille et ses amis vont employer sans cesse pour le détacher 
    de son Dieu qu’il vénère et respecte malgré tout 
    ce qui lui arrive. Il perd non seulement tous ses biens matériels mais 
    tombe malade dans sa chair. Il doit être sûrement coupable… 
    à moins que son Dieu soit impuissant ! Sa femme, ses 7 garçons 
    et ses 3 filles, ses anciens amis l’abandonnent, reviennent sans cesse 
    à la charge pour le détacher de ce Dieu ‘maudit’ 
    qui accable son serviteur fidèle. Job tombera plusieurs fois dans leur 
    embuscade. La femme de Job le voit dépérir physiquement et lui 
    répéte sans cesse : Maudis Dieu et meurs ! ( Job 2 :9,13). Job 
    se lamente, invoque son Dieu et lui montre incompréhension et révolte, 
    mais ne retire pas sa confiance à Dieu( 3 : 1,26). Le Dieu d’Amour 
    est là…
    A chaque fois, Job maudit tous ceux qui portent le discrédit sur le 
    Dieu qu’il a toujours aimé et respecté aux temps bénis 
    de la réussite ! Ses angoisses et ses doutes le rendent insupportable 
    aux autres comme à lui-même ! Le livre de Job peut nous paraître 
    long et à répétitions. Les interventions incessantes 
    des anciens amis, qu’il doit affronter sont volontairement un rappel 
    des souffrances endurées par Job qui doit se justifier, montrer qu’il 
    ne mérite pas la colère divine, comme certains le pensent encore 
    de nos jours après un cataclysme. Job s’est battu contre tous 
    ses accusateurs pour leur crier son innocence et renouveler sans cesse sa 
    fidélité à un Dieu d’Amour et non pas sa hargne 
    contre un dieu vengeur qui l’aurait écrasé justement ! 
    Les 42 chapitres du Livre de Job, en discussion avec son entourage et avec 
    Dieu ont été écrits pour rétablir cette idée 
    d’un Dieu d’Amour, Juste, Reconnaissant et Généreux 
    pour son serviteur Job !!! Celui-ci apaisera la colère divine contre 
    ses amis et sa famille qui avaient cessé de croire…
    Le Seigneur rétablira Job et les siens dans leur premier état 
    de prospérité ( 42 :7,16 ).
    Le pari de Job s’est affirmé dans sa fidélité à 
    l’Amour, l’Amour Infini de Dieu.
    
    III - LES SOUFFRANCES ACTUELLES
    On pourrait penser que notre planète a évolué rapidement 
    vers un progrès plus humain, mais aussi plus réfléchi 
    et spirituel. La prospérité et la réussite matérielle 
    ne sont plus toujours considérées comme un gage de bénédiction 
    divine ! Hélas, nous sommes encore proches des amis de Job…La 
    prospérité bénie par Dieu était reconnue dans 
    un Peuple de Dieu, nomade et conquérant par nécessité. 
    Il devait se battre au quotidien pour se fixer dans un territoire, vivre et 
    recevoir, parfois, de Dieu la manne alimentaire qui lui permettrait la survie. 
    De nos jours, certains Gouvernants civils ou Religieux véhiculent encore 
    cette image de prospérité issue du divin pour en tirer profit 
    ou parts de marché ! Et le spectre des guérillas et des lendemains 
    incertains apporte toujours la souffrance dans notre monde dit « civilisé 
    » . On joue sur la Peur des autres et de Dieu !
    On sait tous combien les hommes de pouvoir gardent un « Gott mit uns 
    » à leur ceinture. La crainte du jugement dernier, de la colère 
    divine, l’enfer, sont encore souvent mis en avant pour asseoir davantage 
    les pouvoirs des milieux sectaires, intégristes, traditionnels et conservateurs 
    de nos institutions. La peur, la punition des fautes et la crainte de Dieu 
    sont leur arme la plus efficace. On a parfois l’impression que le message 
    d’Amour et de Pardon, apporté par Jésus, est occulté 
    par l’obéissance inconditionnelle aux pouvoirs en place…La 
    Lettre passe encore avant l’Esprit = Raison d’Etat = Raison d’Eglise.
    La loi devrait pourtant être au service de l’homme, comme Jésus 
    l’a proclamé souvent.
    La culpabilité est toujours exploitée pour asservir les êtres 
    fragiles ou en recherche et les maintenir facilement en condition de soumission 
    et de repentance dans les initiations des communautés plus ou moins 
    sectaires qui les dirigent ainsi plus facilement !
    Nos souffrances et nos douleurs ne sont pas toujours la conséquence 
    de nos fautes…Il faut chercher plus haut un Dieu qui ne soit pas un 
    Patriarche, un Père absolu indiscuté,
    Etre anthropomorphique comme les dieux de l’Olympe ou des tribus anciennes 
    !
    *****
    Nous n’allons pas analyser toutes les catastrophes, les deuils, les 
    conflits, les violences, l’esclavage des enfants et des femmes, des 
    plus pauvres dans certains coins de notre terre, le viol des biens et des 
    consciences, l’exploitation abusive des travailleurs de la base, les 
    exclusions, les inégalités qui perdurent même là 
    où l’on affiche la devise : Liberté – Egalité 
    - Fraternité . Les médias s’en chargent et nous en abreuvent 
    à chaque instant ! Les ignorer est impossible et c’est un manque 
    impardonnable de compassion. Nous porterons notre réflexion sur une 
    vidéo du tremblement de terre d’Haïti. Chacun peut y trouver 
    une image forte qui sera différente selon son ressenti intime… 
    
    On représente volontiers le Christ crucifié dans sa chair. L’essentiel, 
    invisible pour les yeux : la souffrance de l’âme à Gethsémani 
    ! ( Message tronqué par ses amis divisés) .
    Notre époque a le mérite de s’intéresser davantage 
    à la douleur des êtres en souffrance. Mais, il y a des moments 
    où la souffrance psychologique peut surpasser la douleur. Job a connu 
    cette souffrance qui détruit un individu jusqu’à l’intérieur. 
    De nos jours, on appelle cela d’un mot qui parle de lui-même : 
    DEPRESSION. Il y a aussi les harcélements psychologiques. Il y a d’autres 
    formes sournoises peu connues comme le « Burn Out » qui est étudié 
    sérieusement à l’heure actuelle. C’est la souffrance 
    du soignant qui génère un épuisement émotionnel, 
    une tendance étrange à dépersonnaliser ses patients, 
    une réduction de l’accomplissement personnel. Le soignant se 
    juge incompétent et inutile pour ses patients jusqu’à 
    le mener à l’épuisement.
SOUFFRANCE ET DOULEUR
    Dans les pays où les techniques médicalisées se sont 
    développées, on néglige souvent cette dépression 
    intérieure qui peut mener à des maladies corporelles autres, 
    jusqu’à la mort… quand le harcèlement de l’inutile, 
    du rejeté, de l’exclus, est insoutenable ! Le chemin de croix 
    traditionnel est une tragédie visuelle qui nous fait oublier le vrai 
    calvaire de Jésus : La souffrance de Jésus, abandonné 
    au jardin de Gethsémani…
    ( Avoir tant donné à ses disciples et à ses amis pour 
    en arriver là…( Division des siens – Message tronqué 
    ?). Un médecin, témoigne et nous parle de sueur de sang ! ( 
    Luc 22-44). On peut ainsi ajouter que les blessures causées par la 
    trahison ou l’abandon d’un(e) ami(e), d’un collaborateur 
    de confiance… Plus encore, les blessures de la Religion sont d’autant 
    plus grandes que la confiante croyance à notre initiation a été 
    primordiale. Dès les premiers temps, la découverte et l’enseignement 
    de la voie spirituelle entraine une certaine adhésion sans faille dans 
    une communauté où l’on s’est investi avec conviction 
    pour un beau message présenté comme divin. S’il exclut 
    l’humanité du divin apportée par Jésus, la blessure 
    peut laisser des cicatrices indélébiles. On peut appliquer avec 
    prudence cet adage, valable en amitié et en amour, en direction de 
    conscience, en conseil juridique ou économique, en communauté 
    d’église : Peine, Incompréhension, Désillusion, 
    viennent souvent de notre excessif imaginaire !
    Les humains ont imaginé un Dieu d’abondance à leur convenance, 
    un monde sans souffrance ni cataclysme . Ils n’ont pas fini d’étre 
    révoltés et déçus dans ce monde en perpétuel 
    restructuration où le calme est plus rare que la tempête. Jésus 
    savait que tous ne seraient pas d’accord sur l'existence de Dieu, le 
    Message Evangélique et ses exigences humanitaires . Il savait que certains 
    croiraient et d'autres non et qu'il y aurait des persécutions :
    « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne 
    suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » (Mathieu 
    10 :34)
 Il faut distinguer la DOULEUR qui fait dire 
    « J’ai mal »
    de la SOUFFRANCE qui fait dire « Je suis mal ».
Quand la douleur occulte la souffrance, c’est le coma de l’âme P.F. !
 PENSER LA BLESSURE- PANSER LES BLESSURES.
    PHYSIOLOGIE
    Panser les plaies du corps. 
    -Techniques médicales occidentales, orientales, naturelles…
PSYCHOLOGIE
    -Penser les plaies de l’âme.
    Psychotérapies – Croyances- Convictions…
****
Etrait très intéressant et utile d’Angela Kaupp (Freiburg – Colloque de Strasbourg).
    « J’aimerais conserver cette image de « la blessure et du 
    « pansement »
    - a) Avant d’appliquer un pansement, il faut nettoyer la plaie. Il est 
    impératif 
    de donner aux questions l’espace nécessaire: pourquoi moi ? pourquoi 
    maintenant ? Quel en est le sens ?. Formuler des doutes et des questions stimule 
    la recherche de nouvelles réponses. Une consolation trop rapide réduit 
    plus au silence qu’elle n’apaise.
    -b) Alors que parfois suffisent un pansement et quelques bonnes paroles, d’autres 
    blessures doivent être traitées par un spécialiste. Qu’une 
    crise arrive à être surmontée rapidement ou que le processus 
    de guérison dure plus longtemps, dépend tout aussi bien de ce 
    qui a déclanché cette crise que des ressources que possède 
    un être humain pour en finir avec. C’est pourquoi le traitement 
    approprié d’une blessure exige une véritable prise de 
    conscience de la gravité de cette crise et, le cas échéant, 
    la consultation d’un spécialiste. Il en est de même pour 
    les crises spirituelles.
    -c) Un pansement n’est ni du définitif, ni une parure. Il serait 
    néfaste que le concerné s’habitue à son pansement. 
    Certes, il est possible que d’une part le pansement lui évite 
    d’avoir à supporter la vue de sa blessure, mais, de l’autre, 
    elle le limite dans son aptitude à réagir. Son entourage doit 
    avoir suffisamment de doigté pour apprécier quand il est de 
    mise de pouvoir enlever le pansement, voire quand une personne est en mesure 
    de pouvoir supporter elle-même sa crise. Ce serait une grave erreur 
    de vouloir surprotéger une personne tourmentée.
    -d) Le pansement n’est qu’une aide et sans la volonté ni 
    l’effort du blessé, une guérison n’est pas envisageable. 
    Ceux qui sont concernés doivent venir à bout eux-mêmes 
    de leur crise. Selon leur potentiel et leurs réserves personnelles, 
    la crise peut être génératrice d’un nouvel élan 
    et l’aboutissement d’une croyance renforcée. Pour y accéder 
    ils ont besoin d’un entourage d’écoute et de guides ; mais 
    eux-seuls doivent choisir le chemin et fixer le rythme de la marche ». 
    A.K.
IV - LE TREMBLEMENT DE TERRE DE HAÎTI 2010
    Réactions et questionnements
    
    « Qu’avons-nous donc fait au Bon Dieu pour que tout s’écroule 
    autour de nous ? »
    Les aimés de la vie = ensevelis, les biens = détruits, les institutions 
    = à terre.
    Une fin du monde ciblée sur Haïti en ruines. Les symboles civils 
    et divins à terre ! 
    CATHEDRALE + PALAIS PRESIDENTIEL + PALAIS DE JUSTICE et PRISON + REVENUS + 
    SERVICES + IMMEUBLES HUMANITAIRES + Pillages et tueries…
    La réponse de Jésus est sans ambiguïté et novatrice 
    :
« Pensez-vous que les galiléens 
    maltraités et tués par Pilate fussent de plus grands pêcheurs 
    que tous les autres ?
    Croyez-vous que les dix-huit personnes, écrasées sous les ruines 
    de la tour de Siloé, soient plus coupables que les autres personnes 
    de Jérusalem ?
    ( Luc : 13-1,5 ).
 Si l’on raisonne en 
    termes humains en demandant des comptes à Dieu pour toutes les souffrances 
    et les malheurs endurés, nos explications et toute justification restent 
    inimaginables par des humains éloignés de la présence 
    quotidienne du divin en eux. Notre culpabilité ne justifie pas une 
    telle violence. (Malédiction divine d’autrefois !) Il faut savoir 
    vivre avec des questions sans réponse et garder confiance comme Job.
    L’Amour même souffrant ou battu ne meurt jamais quand il existe 
    vraiment en nous.
    V- REVELATION DU DIEU D’AMOUR PAR JESUS
    La révélation d’une nouvelle image du Père, Dieu 
    d’amour et de Paix, en la personne de Jésus-Christ et de tous 
    nos frères dans la foi, apporte une autre réponse à l’humanité 
    toute entière. Le mal et la souffrance trouvent un certain havre de 
    paix en Jésus-Christ.
    Le Dieu Très-haut, le Seigneur tout puissant, en colère, vengeur, 
    maître des anciens dieux dont on avait peur , devrait disparaître 
    de nos vies de chrétiens.
    Le grand architecte de l’univers perd, chaque jour, les preuves d’une 
    existence que la Science recule sans cesse…C’est l’erreur 
    de ceux qui pensent tuer Dieu sans savoir qui Il est vraiment ou en faisant 
    un amalgame entre Croyances-Foi-Religions-Philosophies ! 
    Nous retrouvons le Dieu de Job , générateur d’Amour ! 
    La Science n’explique pas tout l’AMOUR de l’Esprit qui nous 
    dynamise si notre vie intérieure est habitée par Dieu comme 
    celle de Job !
    Nous voici arrivés aux temps nouveaux de la BONNE NOUVELLE !
    Le Dieu qui répond à toutes les questions n’existe pas 
    dans les laboratoires de recherche. 
    Les astronomes sont plus à même de comprendre l’INFINI 
    et de croire à l’Ineffable !
    Le Messie, incompris et rejeté par ceux qui attendaient un libérateur 
    de l’occupant romain, viendra secouer l’humanité pour lui 
    laisser entrevoir un autre royaume de joie intérieur pour chacun des 
    croyants… en Lui. 
    Le peuple de Dieu, que nous sommes, serait-il en mesure de comprendre enfin 
    le vrai visage de Dieu ? La réponse est en Jésus-Christ lui-même 
    à ses apôtres :
    « je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jean 
    X :38). . 
    Les pouvoirs de l’Amour Divin ne sont pas l’amour du pouvoir encore 
    recherché par les hommes ! Je me méfie plus du Pouvoir-possession 
    que de l’Amour-don !
    Ainsi, le Dieu d’Amour de job nous mène directement à 
    une vie intérieure à l’abri de toute violence interne 
    et externe. Les saints et les martyrs ont connu la Souffrance tout en gardant 
    cette joie intérieure d’être habité par l’Esprit 
    qui nous dynamise, si nous sommes correctement branchés à cette 
    Force divine d’où nous venons pour y retourner à notre 
    fin terrestre. En retrouvant le Dieu d’Amour de Job, nous ne faisons 
    pas cet amalgame du Créateur tout puissant, avec la Souffrance qu’Il 
    pourrait créer pour le plus plus grand malheur de tous ceux qui côtoient 
    la douleur.( Malédiction divine).
    Maurice Zundel, suisse, prêtre, docteur en théologie, mystique, 
    poète, liturgiste, a vécu de 1897 à 1975. Il définit 
    bien, à mon humble avis, la piste du Dieu d’amour de Job. Cet 
    Amour passion qui purifie en Dieu et détruit souvent en l’homme 
    oublieux de Dieu. 
    Le Pape Paul VI disait de Zundel qu’Il était un génie, 
    génie poète, génie mystique, écrivain, théologien 
    et tout cela en un". Je vous donne un extrait d’un de ses ouvrages 
    : « Le Dieu Inconnu » de Maurice Zundel.
    Dieu est tout-puissant dans son ordre qui est l'ordre de l'Amour, 
    mais impuissant dans tout ordre qui n'est pas de l'ordre de l'Amour.
    Or, l'Amour est source de liberté, parce qu'il ne fait appel qu'à 
    notre générosité et exclut toute contrainte, aussi bien 
    intérieure qu'extérieure. Aussi bien, est-ce à cela que 
    nous reconnaissons la Présence divine : qu'elle coïncide avec 
    notre libération.Nous voici de nouveau à la croisée des 
    chemins. Il faut choisir notre Dieu. De quel Dieu parlons-nous ? Si nous parlons 
    du Dieu-Esprit, du Dieu de la conscience, du Dieu-Amour, il ne faut plus le 
    mêler au Dieu despote, au Dieu de la tribu. Celui-là c'est le 
    Dieu de la peur, du jugement sans appel.
*****
    Pour terminer ce propos sur la Souffrance, je vous cite une histoire de Bruno 
    Ferrero, dans son opuscule intitulé « Graines de Sagesse » 
    ( Ed.du signe).
    LE MAGASIN
    Un jeune homme entre en rêve dans un grand magasin. Derrière 
    le comptoir se tient un ange qui fait office de vendeur.
    « Que vendez-vous ? » lui demande le jeune homme.
    « Tout ce que vous désirez ! » répond l’ange 
    avec courtoisie.
    Alors le jeune homme se met à énumérer :
    « Dans ce cas j’aimerais bien : la fin des guerres dans le monde, 
    plus de justice pour les exploités, tolérance et générosité 
    pour les étrangers, davantage d’amour dans les familles, du travail 
    pour les chômeurs, plus de vie communautaire dans l’Eglise, et…et…
    L’ange lui coupe la parole :
    « Excusez-moi, Monsieur, vous m’avez mal compris, ici, nous ne 
    vendons pas de fruits, 
    nous ne vendons que des graines »…
****
    Cela nous fait penser à une parabole de Jésus : Le Royaume 
    des Cieux est comparable à un homme qui avait semé de la bonne 
    semence dans son champ… » (Matt : 13,24)
    ****
    Dieu a posé les pieds sur terre par Jésus, 
    comme une semence, un ferment, que nous apportons, jour après jour, 
    à notre paradis terrestre. Le baobab du Petit Prince nait d’une 
    petite graine. Les grains de sable de notre combat sur terre ralentissent 
    et stoppent parfois les grandes mécaniques du profit … La souffrance 
    reste, mais la douleur diminue parfois grâce à nous. Le Dieu 
    d’Amour de Job et de Jésus nous aident par l’Esprit d’amour 
    qui nous dynamise si nous nous y branchons correctement !
    Terminons par un proverbe arabe : « Dieu nous donne les mains, mais 
    Il ne construit pas les ponts ». Il ne les détruit pas non plus. 
    Il peut y avoir des interventions divines locales ou mondiales. Personne ne 
    peut prouver le contraire, mais celui qui se repose sur ces certitudes risque 
    de n’avoir pas d’échos quand il le désire. Soyons 
    réalistes et patients comme Job et retenons Zundel et la puissance 
    de son Dieu d’Amour. Il faut parfois creuser profondément pour 
    trouver l’eau dans le désert, passer au tamis des tonnes d’eau 
    pour découvrir une pépite d’or dans des ruisseaux secrets 
    , parcourir les méandres de tout un fleuve de vie, trouver l’océan 
    de ses rêves après en avoir goûté et subi les flux 
    et les reflux. Si la souffrance vous donne soif de vérité, de 
    paix, de liberté, d’amour, venez vous asseoir plus souvent avec 
    Jésus, au puits de la samaritaine. Votre souffrance aride et physique 
    sera soignée par une eau spirituelle dont vous ignoriez peut-être 
    le manque pour porter mieux votre fardeau. Jean ( 4 : 7,30 )
Pierre Fetzer – 2010.
***
NON, DIEU NE VEUT PAS
    NOUS VOIR SOUFFRIR
Pour Veronique Margron, penser que la douleur est bonne parce qu'elle 
    nous
    permettrait de devenir meilleur, de mieux prier, est une idee perverse.
    
    Veronique Margron, Doyenne de l'Université Catholique de l'Ouest, 
    mène une carrière exigeante et assume des engagements multiples 
    ... dont ses chroniques dans" La Vie".
    Mais elle vit avec une douleur chronique lancinante dont aucune opération 
    ni aucun traitement n'a eu raison.
    Elle temoigne de I'impact de cet état sur sa foi.
    " La douleur peut faire perdre la foi, 
    faire plonger dans le desespoir." 
    (C'est une épreuve spirituelle. )
    « La douleur physique est une saloperie. Elle n'est pas envoyee par 
    Dieu pour nous punir ou nous rendre meilleur, comme on l'entend encore trop 
    souvent. Dans les Evangiles, Jesus ne dit rien de la possibilité de 
    sublimer la douleur quand il est face aux malades : il les guérit et 
    les soulage. Dieu veut qu'on vive, non pas qu'on meure. S'imaginer que la 
    douleur peut être bonne parce qu'elle me permettrait de mieux écrire, 
    de mieux prier, de mieux vivre avec les autres, c'est vraiment pervers. Si 
    j'ai toujours su que Dieu n'y était pour rien dans ma douleur, croire 
    en lui est un vrai combat.
    Car au fur et à mesure que l'on essaie de I'écarter pour qu'elle 
    ne soit pas Ie centre de I'existence, la douleur revient, et s'impose de façon 
    obsédante.
    II y a un stade où l'on tombe dans le non-sens absolu, prisonnier d'une 
    force dévorante au fond de soi.
    La douleur peut faire perdre la foi, faire plonger dans Ie désespoir. 
    Car croire en un Dieu qui m'aime et me veut du bien apparaît impossible. 
    C'est donc trop facile de dire que la foi peut être une force dans I'épreuve. 
    Pour un chrétien, la douleur est redoutable car elle oblige a remanier 
    ses images de Dieu.
    C'est une épreuve spirituelle...
    J'ai trouvé une plus grande justesse dans la foi, la force de vouloir 
    habiter ma douleur depuis tant d'années. Je n'attends pas de Dieu qu'il 
    me guérisse, mais je crois qu'i! accompagne tout instant. II y a des 
    moments où l'on se sent tellement seul, que même les plus proches 
    ne peuvent pas vous rejoindre. Croire que le Christ est dans ma peau, et qu'il 
    est le seul à pouvoir se tenir là, dans les heures de crise 
    en particulier, cela peut changer la façon d'habiter la douleur. Que 
    le Christ soit Ie compagnon au coeur de l'absurde, personne ne peut vous l'arracher. 
    Mais je reconnais que Je ne pourrais avoir cette sureté de la presence 
    du Christ si, par ailleurs, je n'avais la presence des proches et des amis 
    qui font de leur mieux, à travers des gestes élementaires et 
    presque dérisoires pour faciliter le quotidien. II y a des personnes 
    qui disent que la douleur permet de s'unir aux souffrances de la Passion. 
    A ceux-la, j'ai envie de répondre : seul celui qui souffre peut affirmer 
    celà. Personne ne peut le dire à sa place ou lui imposer cette 
    manière de vivre sa douleur. Néanmoins, cela a toujours été 
    pour moi un soutien incroyable que de penser à la Croix, et il faut 
    parfois que je me force pour aller jusqu'au bout, jusqu'à la Resurrection. 
    A moins de penser que le Crucifié est déjà vainqueur 
    de la mort. Et qu'alors chacun de nous peut être déjà 
    vainqueur tout en étant totalement vaincu. S'unir à la Passion 
    quand on souffre terriblement sur un lit d'hopital peut se matérialiser 
    de façon élémentaire: c'est prendre sur soi pour dire 
    bonjour a l'infirmière, par exemple. C'est sortir de sa douleur. C'est 
    ce que fait Ie Christ sur la Croix quand il console le bon larron en lui donnant 
    rendez-vous au paradis. »
Véronique Margron , Doyenne de l'Université Catholique de l'Ouest - Interwiew de Jean Mercier- La Vie- 2010
***
  
    
    
    karajan 
    - beethoven, symphonie n.7/ 2ème mouvement
    envoyé par scupa. 
    
Après vous avoir parlé de la souffrance 
    et d'une autre image de Dieu, humanisée sans l'anthropomorphisme habituel 
    adapté aux peuples de l'Ancien Testament et des intégristes 
    conservateurs de notre temps, je voudrais vous inviter à consulter 
    une page de Christian BOBIN en rubrique "Philosophie". Vous aurez 
    peut-être éliminé de votre esprit ce que l'on dit habituellement 
    chez les croyants et les incroyants: "Allah l'a voulu ainsi" - Comment 
    Dieu a-t-il pu vouloir cela - "Et Dieu dans tout cela"...." 
    Dieu est puissant, jaloux,vengeur, juge impitoyable ,gardien du Temple, fournisseur, 
    etc...
    Un bon moyen, pour les bergers de toute classe, de formater les foules pour 
    garder la main sur les troupeaux....oui !!!! mais les autres, vous, nous qui 
    vivons d'Amour ???
    LE DIEU D'AMOUR reste le seul valable pour les 
    croyants qui ne marchandent pas avec leurs croyances ou leur religion!!!
    Je vous renvoie à la citation ci-dessus de Zundel et au merveilleux 
    texte de Bobin (extrait). On peut croire à ce Dieu d'amour, si l'on 
    sait aimer l'humanité des autres!!!
Dieu est tout-puissant dans son ordre qui est l'ordre de l'Amour, mais impuissant dans tout ordre qui n'est pas de l'ordre de l'Amour. (M.Zundel)
***
Extraits de la rencontre avec Christain Bobin...Tout sonne 
    vrai à l'entendre!!! 
    Le pas feutré de la méditation au plus près de l'intime! 
  
Une phrase très belle d'un gitan dit: "La plus belle vie, c'est 
    la vie qui a connu beaucoup de souffrance"
    Parce tout ce qui ouvre le coeur fait venir de l'air...et l'air c'est l'Esprit 
    qui nous monte à la tête... c'est Dieu même. Notre coeur 
    est si dur parfois... il faut bien que les épreuves soient là 
    pour le fracturer comme une pierre sur un morceau de bois sec à enflammer. 
    Il ne faut pas rechercher les épreuves parce que çà serait 
    du masochisme. La joie peut donner évidemment la même chose. 
    Mais, je sais que, dans cette vie, on ne peut pas choisir et c'est pour cela 
    que je ne fais pas de l'angélisme et que je prends ce qui vient, ce 
    qui m'est donné ou ce que je subis parfois; je prends et j'essaye de 
    tout accueillir!
Ma révolte concernant les églises et la foi?
    Je crois que les institutions et les églises comprises sont les tombeaux 
    de la vie. Le problème, c'est la puissance. La vie ne va jamais se 
    montrer là où il y a de la puissance, la puissance montrée 
    du costume, de la fonction et de la représentation. La vie est comme 
    un animal farouche qui craint ces choses-là, comme une bête qui 
    craindrait les chasseurs. Là où il y a de la puissance affichée, 
    l'espace du vivant se restreint, diminue. C'est la seule pensée que 
    j'aurais de ces manifestations très officielles de la religion, mais 
    on ne peut tout exclure, pas même qu'un évêque croit en 
    quelquechose!!!
Quête de la pureté?
    La sainteté m'a longtemps intéressé jusqu'à ce 
    que je trouve mieux qu'elle!!! La vie de chaque jour, ravaudée par 
    endroits, comme un drap de coton qui a beaucoup vieilli, avec des initiales 
    brodées de rouge... 
    La lumière est le mot le plus beau que je connaisse avec le mot neige...à 
    l'entendre, à le lire, à l'écrire, je me sens en paix.
    Même l'aveugle peut voir la lumière.Il suffit que quelqu'un de 
    bon lui parle. Le fin fond de la lumière c'est la bonté...
    Le paradis, c'est le réel, ce qui se passe au présent, où 
    çà se passe, au moment où çà se passe. 
    C'est d'être présent chaque jour de sa vie avec les rencontres 
    qu'on peut faire...c'est le réel, la chose que la plupart du temps 
    on cherche à fuir...la vie quotidienne non protégée, 
    sans puissance. C'est la douceur et l'étonnement de vivre une vie dont 
    on ne comprend pas le sens, mais qui a un sens..c'est "le jour après 
    jour"....Figurez-vous qu'on y est!!! ...

***
Autre texte à méditer!
LE SACRIFICE
Pour la majorité des humains, le mot sacrifice s’accompagne de l’idée de difficulté, de privation, de souffrance.
Pour les Initiés, au contraire, il s’accompagne de l’idée d’Amour, de joie, parce qu’ils savent ce qu’est le sacrifice, quelle est son utilité et c’est pourquoi ils ne pensent qu’à faire des sacrifices.
Le sacrifice est la transformation d’une matière en une autre, d’une énergie en une autre : on se prive d’une chose pour en avoir une meilleure à la place.
Voilà le sacrifice.
Prenez un morceau de charbon : il est noir, laid, sale. Vous le sacrifiez et il devient chaleur, feu, lumière, beauté.
Donc, si vous ne voulez pas faire de sacrifices, vous resterez dans la laideur, la faiblesse, l’impureté.
Tant que vous gardez cette pensée que le sacrifice est la souffrance et la pauvreté, bien sûr, vous n’aurez aucune envie de faire des sacrifices.
Il faut adopter le point de vue initiatique.
Vous voulez renoncer à une mauvaise habitude : le jeu, par exemple, la boisson, la cigarette, ou les femmes…
Tant que vous ne l’aurez pas remplacée, elle viendra vous tenter, vous tourmenter et vous succomberez parce que vous n’avez pas suscité un autre besoin capable de lutter contre elle.
Tant que les humains n’auront pas compris cela, ils feront des expériences très douloureuses, et alors, bien sûr, ils vous expliqueront que ce n’est pas la peine d’essayer de faire des sacrifices, car non seulement on ne réussit pas, mais on est encore plus malheureux.
Si vous fréquentez quelqu’un qui a une mauvaise influence sur vous : inconsciemment vous imitez ses réflexions, sa façon de penser, ses réactions, et au bout de quelque temps vous vous apercevez que les autres se détournent de vous : ils ne vous aiment plus.
Si vous décidez de ne plus fréquenter cette personne pour ne plus l’imiter, vous n’y arriverez pas.
Il faut seulement fréquenter quelqu’un d’autre. D’ailleurs, c’est souvent une solution que les humains trouvent tous seuls.
Quand un homme veut se libérer d’une femme qui ne lui apporte que des troubles, il tâche d’en trouver une autre !
Instinctivement les humains se conduisent donc d’après les préceptes de la sagesse éternelle.
Seulement ces préceptes ne sont pas toujours bien appliqués.
Quand un homme veut changer de femme pour trouver plus de bonheur, ce n’est pas sûr qu’il le trouve.
Il arrive même que pour échapper à une mégère, il tombe sur pire mégère.
Ou bien on veut changer de régime politique et le suivant n’est pas meilleur non plus.
L’instinct de changement est très développé chez les humains.
Seulement, le mari qui est rassasié de sa femme et qui en cherche une autre parce que ça le réveille, ça le stimule, que doit-il faire avec l’ancienne femme ?
Les lois karmiques sont là.
Voilà à quoi on ne pense pas : on aime le changement, et c’est bien, mais pour cela il faut une science.
Les humains sentent confusément qu’il faut changer quelque chose, oui, mais ce n’est pas tellement à l’extérieur qu’il faut apporter des changements, c’est en soi – même.
Vous voudrez savoir par exemple comment vous pouvez remplacer la vanité ?
La vanité, c’est de vouloir être glorieux parmi les humains, vouloir être remarqué, estimé, apprécié, recherché, invité…photographié !
Et si vous voulez la vaincre, toute votre vie vous pourrez vous bagarrer, vous n’y arriverez pas, elle est là.
Alors, que devez – vous faire ?
Voilà : il faut comprendre que désirer la gloire est une tendance normale, naturelle, mais au lieu de demander la gloire devant les humains, il faut demander à être glorieux dans le ciel parmi les anges et les archanges.
Vous remplacez donc la gloire terrestre par la gloire divine et vous êtes sauvé.
C’est ainsi que votre vanité vous amènera jusqu’au Ciel.
Parce que vous aurez compris que c’est au Ciel que vous devez chercher à plaire, pas aux humains.
Et vous voyez, non seulement cette vanité est permise, mais elle est même recommandée.
On ne peut pas faire des sacrifices si on n’en voit pas l’utilité.
D’ailleurs, si un sacrifice n’a aucune utilité, il vaut mieux ne pas le faire.
Tous les sacrifices que vous faites pour une idée humaniste se transforment en or, en lumière, en Amour.
Voilà le secret.
Le plus grand secret, c’est l’idée, l’idée humaniste pour laquelle vous travaillez.
Si vous travaillez pour vous – même, pour satisfaire vos désirs, vos besoins, vos instincts, vos passions, vos convoitises, tous les sacrifices que vous faites pour gagner les autres, les amadouer, les mettre dans votre poche, ne se transforment pas en lumière, en énergie divine.
Il y a beaucoup de gens qui font d’énormes sacrifices d’argent, de santé, mais comme l’idée est plus ou moins terre à terre, ces sacrifices ne produisent pas de grands résultats.
Il faut donc que les sacrifices que vous décidez de faire soient sensés.
Il y en a certains qui, pour faire des sacrifices soi – disant, vont se marier avec tel homme ou telle femme, parce qu’en se mariant ils pensent sauver cet homme, qui est un ivrogne, ou cette femme qui est neurasthénique.
Mais est – ce qu’ils les sauveront, Dieu seul le sait !
Vous voyez, la bonté ne manque pas, la générosité ne manque pas.
Ce qui manque, c’est la lumière.
On est aveugle et on ne prévoit pas.
Alors, toutes ces qualités, toutes ces vertus, c’est dommage qu’elles soient gaspillées pour rien.
Il vaut mieux qu’elles soient consacrées à un travail divin qui aidera des milliers de personnes et non une seule personne.
Et encore, il n’est même pas sûr que cette personne soit aidée.
Ce qui est plus sûr, c’est que celle qui a voulu l’aider deviendra une victime…
Donc, je le répète, le sacrifice, c’est de savoir toujours remplacer une chose par une autre, meilleure.
Chaque jour il faut penser à faire ce remplacement pour créer un mouvement, une circulation des énergies, sinon tout stagne, s’atrophie, et voilà la moisissure, la fermentation, la pourriture.
Et c’est toujours une eau nouvelle qui doit couler.
Et si l’on doit méditer chaque jour, prier chaque jour, c’est pour remplacer les vieilles particules par d’autres plus pures, plus lumineuses.
Omraam Mikhaël Aïvanhov